Petite précision avant de commencer le récit de cette difficile journée: je prends le terme d'élève au sens large. Car cette année j'étais élève attachée d'administration, donc plus vraiment étudiante officiellement. Pourtant le fonctionnement de l'école ressemblait plus à des études qu'à un vrai poste professionnel... je considère ce soir, que j'en ai fini officiellement avec des études commencé quelques 23ans plus tôt (je sais il y a 23ans ce n'était pas vraiment des "tudes"... ;-).
Cette journée a commencé délicatement au niveau du réveil. couchée la veille à plus de 3h30, ayant mal dormi en raison du classement à venir, je n'ai pas entendu tout de suite la sonnerie du radio-réveil à 8h30. Ce n'est que 3chansons après le début que j'ai enfin emmergée! Nous avions la matinée de libérée pour la plupart d'entre nous. quelques malchenceux passaient leur oral de classement.
C'était le cas notamment de ma collègue Flo. Et c'est d'ailleurs pour elle que je n'ai pas fait de grasse mat'. comme elle passait à 9h20, je lui avais promis que je serais là à la sortie et qu'on se ferait un ptit café tranquilou. Chose faite d'ailleurs, accompagnée de fraises Tagada... on a continué la matinée à essayer de se détendre mutuellement. Nous avons ensuite mis le cap vers le resto ou nous devions déjeuner avec quelques autres collègues. On en a profité pour partager nos petits soucis, notamment elle sur un plan familial.
Déjeuner sympa. Mais on sentait l'heure tourner et l'obligation de se rendre à l'IRA approcher... Nous avons donc regagné un peu à reculons cette bulle que nous avons fréquentée pendant 10mois. Pendant la délibération du jury, nous étions tenus d'être tous présents à l'IRA au cas où le jury demanderait des informations. Attente intenable. L'ira était une vraie cocotte minute. J'ai très vite ressenti le besoin de m'isoler, de me couper de mes collègues. Chose faite dans un recoin de l'IRA. Je remercie d'ailleurs la soeurette de m'avoir soutenue par sms pendant cette attente.
L'attente était de pire en pire, insoutenable. Et le coup de semonce a résonné. J'étais dans un recoin. Et j'ai entendu le directeur appeler 4 noms, dont celui d'un collègue et ami proche. Le temps s'est arrêté. Je n'y croyais pas. Je suis redescendue demander à mes collègues si j'avais bien entendu, ils ont confirmé. Les larmes, que je n'aime pas montrer, sont venues immédiatement. Je me moquais des gens autour, trop contents que leur nom n'ait pas été prononcé. On me croira ou non, à ce moment la mon classement est devenu le cadet de mes soucis! Mathieu convoqué, ça sentait le roussi. Impossible de retenir les larmes. Flo, qui apprécie Mathieu également, était dans le même état que moi. A un moment, je suis montée là ou ils étaient convoqué afin d'attendre Mathieu à sa sortie, ayant trop peur qu'il pète un cable et envoie tout valser. J'étais révoltée, je continuais de pleurer. Une collègue m'a prise dans ses bras. Je suis redescendue, ma colère toujours aussi forte, les larmes toujours présentes. Pour moi Mathieu vaut plus humainement et intellectuellement parlant que les 3/4 de la promo... Mathieu est finalement arrivé: il n'est certes pas titularisé, mais ils lui proposent le redoublement, chance que n'ont pas les 3autres. Bien qu'il ne soit pas trop pour pour le moment, j'espère que le week-end le fera changer d'avis... Nous sommes allés dehors bavarder un moment...
Puis environ 30minutes après le classement définitf a été enfin affiché... bien que je n'étais pas rassurée quant à mon devenir au classement, bien que je n'osais aller le voir, j'étais encore retournée de la nouvelle pour Mathieu est quelque eut été mon classement, je sais que devant lui j'aurais eu la même réaction. On m'a enfin envoyé le chiffre clé par sms. 13ème. Sur 54. Je ne perds que 3 places par rapport au classement intermédiaire. Double soulagement: celui d'avoir réussi à maintenir le rang. et mieux encore celui de pouvoir, mathématiquement parlant avoir le poste que je souhaite!!! c'est presque incroyable...
Génial également, Flo qui a fait un bond de presque 50places au classement, passant d'environ 55 à 18!!! C'est génial et j'en suis heureuse pour elle...
Malheureusement cette joie est entassée par quelques déceptions. Outre celle de Mathieu, d'autres collègues, d'autres amis, dont le classement les déçoit, ou qui ont pas mal chuté dans ledit classement. Que leur dire? Les paroles que l'on peut sortir en ce cas n'ont aucun effet, car on ne peut ressentir ce qu'ils ressentent, juste compatir. Comment les rassurer, alors que tout le monde le sait au fond: on est soulagé d'être celui qui doit consoler que celui qui doit être consolée... torture et impuissance. terrible...
Finalement on s'est retrouvé à plusieurs pour fêter ou oublier, bref pour décompresser et laisser le classement et toutes ses conséquences derrière nous le temps d'une soirée...
Alors ça y est, je suis titularisée cadre de la fonction publique avec une prise de poste au 1er septembre. J'ai hâte et en même temps je suis terrifiée... Une nouvelle page se tourne, ma carrière professionnelle commence, un nouveau déménagement se profile... Plus de réponses encore lors de l'amphi de garnison le 17 juillet, ou je connaitrai réellement mon poste...
Difficile journée émotionnellement parlant, mais pourtant l'une des journées dont je me souviendrai le plus. L'IRA se termine, j'en ai un pincement au coeur, tellement ce fut une année riche...
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